Journal L’Union article, publié en ligne le 28/05/2023.
Le roman Pêcheur d’Islande, écrit par Pierre Loti, est celui de la passion d’une jeune Bretonne issue d’un milieu aisé, Gaud Mével pour un marin-pêcheur de Pors-Even, Yann Gaos, de condition modeste qui part tous les ans pour de longues campagnes de pêche à la morue en Islande et dont le bateau finira par disparaître en mer.
L’ouvrage est disponible à la bouquinerie de Hans
Pêcheur d’Islande a rencontré un succès considérable à sa parution en 1886 mais on ne relit guère cette histoire d’amour qui fit tant pleurer nos grand-mères. Le chef d’œuvre de Loti n’en conserve pas moins de nombreuses qualités. Avec une construction savante, soigneusement équilibrée, à la limite de l’épure, des phrases ciselées, polies comme des galets. Loti accomplit un véritable travail d’artiste et de peintre pour évoquer ces horizons blancs, immensément vides, qui déchirent le ciel d’Islande. Lumières polaires irisées, brumes blafardes, soleils sans chaleur, impassibles et cruels, répondent aux tourments des cœurs, annoncent les amours brisées par la mort, les noces du marin et de la mer.
La première phrase de ce roman est célèbre : « Ils étaient cinq, aux carrures terribles, accoudés à boire, dans une sorte de logis sombre qui sentait la saumure et la mer. » Elle résume l’ambiance générale du livre en une vingtaine de mots.
Un grand moment de littérature à valeur quasi ethnologique de la vie des pêcheurs partant en campagne mais aussi de leurs épouses restées à les attendre de longs mois.