De 1880 à 1910, la France a connu la plus grande épidémie de rire de son histoire. Les journaux comiques s’y comptaient par dizaines et « Le Rire » tirait à 150 000 exemplaires.
Plusieurs collections d’éditeurs se consacraient, avec succès, uniquement aux livres drôles. On aimait rire au music-hall, au cirque, où apparaissent les grands clowns, au café-concert. Un siècle s’achevait, un autre commençait dans un grand éclat de rire. C’est probablement à cette gaiété que le début du vingtième siècle doit le surnom de « Belle époque ».
L’humour est difficile à définir ; reconnaissons du moins, qu’il est une des formes les plus constantes, les plus sincères et les plus efficaces de la révolte de l’homme contre le monde stupide et grave qui l’entoure.
Ce livre est divisé en deux parties. La première, consacrée aux précurseurs, à l’humour traditionnel, au boulevard, au comique troupier va de Henri Monnier à Corteline.
La seconde, « l’Humour moderne » , s’ouvre sur « Le Chat noir » dont tout est parti et qui, aujourd’hui semblerait un journal d’avant garde, se poursuit par l’humour noir et se clôt sur Alphonse Allais, grand prêtre de l’absurde dont je retiendrais une devise : « Tout finit par s’arranger...même mal » .