As des as, à qui on attribue toutes les vertus, éblouissant (cinquante trois victoires), Guynemer vit à peine le temps de devenir superstar et à vingt-deux ans il disparait dans le ciel.
Comme Mermoz. Comme Saint-Exupéry. Pour mettre fin à son existence inouïe, presque illégale, immatérielle et incroyable, il n’y a que cette note, le 12 septembre 1917, sur le carnet de comptabilité en campagne de l’escadrille n° 3 : « 1 capitaine disparu ».
De lui, il reste un nom étrange, une figure d’illuminé, un regard volontaire, presque halluciné. Et une légende. Sa vie c’était voler. Sa gloire, tuer le plus d’Allemands possible. Ange exterminateur, il semble n’être venu au monde que pour ça. Il n’est heureux que dans son spad. Ni Paris qui le fête et l’acclame, ni les femmes qui se l’arrachent ne parviennent à lui faire oublier sa mission.
Jules Roy, ancien pilote lui même, a enquêté plusieurs mois auprès de la famille de Guynemer et des survivants de l’escadrille pour dresser ce portrait où l’on retrouve l’émotion, la foi, le lyrisme, le doute, l’hésitation, la vraie étoffe d’un homme.