Pendant plusieurs siècles, la pêche à la morue a tenu une place essentielle dans l’économie de plusieurs régions de notre littoral. Chaque année, en février ou en mars, des milliers de pêcheurs partaient en direction de Terre-Neuve ou de l’Islande pour de longues campagnes, vers les mers froides et dangereuses où la menace de mort est permanente. A bord des morutiers ou sur les « graves » de Terre-neuve, les cadences de travail étaient infernales et la vie quotidienne des plus pénibles. En dépit de ces souffrances et malgré les successions de désastres, armateurs et capitaines n’avaient aucune difficulté à recruter des équipages. Parce que la motivation des matelots, dont beaucoup étaient des ruraux, était simple : il s’agissait ni plus ni moins que d’échapper à la misère.