Charles Le Goffic a séjourné à Villevenard, près des marais de Saint-Gond, moins de deux ans après la bataille qui a bouleversé le cours de la Première Guerre mondiale. Sa rencontre avec les témoins, et en particulier avec l’instituteur qui avait tenu le journal de tout ce qui s’était passé entre le 3 et le 12 septembre, l’a incité à apporter sa contribution au devoir de mémoire. Il raconte, bien sûr, le cours des évènements, évoque les stratégies militaires et la personalité des chefs d’armée, recrée l’ambiance de ces heures difficiles mais évoque aussi l’histoire des lieux sur lesquels s’est déroulé cet épisode déterminant. La retraite systématique qui s’imposait aux Français aigrissait le tempérament des militaires et aiguisait un patriotisme exaspéré jusqu’à l’injustice. Les marais de Saint-Gond devinrent alors la dernière barrière providentielle placée sur la route de l’invasion, donnant à cette tranchée naturelle de plusieurs kilomètres une fonction historique. La proclamation de Joffre :« Le moment n’est plus de regarder en arrière ; tous les efforts doivent être employés à attaquer et à refouler l’ennemi. » remplit tous les cœurs d’une volonté implacable de vaincre.